Sur 62 millions d’habitants, près de 35000 juifs vivent aujourd’hui en Italie. Il y a donc un patrimoine juif important dans « l’île de la rosée divine », traduction des trois mots hébreux I-tal-yah.

La construction du patrimoine juif en Italie

Les premières communautés juives s’installent à Rome et dans quelques centres du sud de l’Italie à partir du IIe siècle avant Jésus-Christ, mais il n’existe pas de document précis attestant de cela. Les premiers contacts officiels sont établis en 161 avant Jésus-Christ, quand Judas Maccabée, envoie deux ambassadeurs au Sénat pour demander l’aide de Rome dans sa lutte pour libérer la Palestine de la dynastie syrienne des Séleucides. Au siècle suivant, Rome s’implique de plus en plus dans les affaires de la Judée, nom historique et biblique de la région qui correspond aujourd’hui à une partie de la Cisjordanie et du sud d’Israël. Finalement conquise par Pompée en 63 avant Jésus-Christ, la Judée devient un protectorat romain. Des milliers de juifs sont alors emmenés comme esclaves à Rome mais sont rapidement affranchis, car leur refus de travailler le samedi et leurs exigences alimentaires en font une main-d’œuvre difficile.

Une communauté juive qui reste forte encore aujourd’hui

La plus forte communauté juive en Italie est celle de Rome, qu’on reconnait à son dialecte, ses traditions et sa cuisine, fortement enracinés. De nombreux juifs de Hongrie, dans l’après-guerre, mais surtout d’Égypte, de Tunisie et de Libye dans les années 1950-1960, se sont aussi installés dans la péninsule. La communauté est de manière générale aisée, avec un haut niveau d’éducation, et très bien intégrée. On peut notamment citer de célèbres intellectuels et écrivains juifs, comme Carlo Levi, Primo Levi, Alberto Moravia, Natalia Guinzburg qui ont joué ou jouent toujours un rôle déterminant dans la vie culturelle de l’Italie. L’antisémitisme reste donc presque inexistant dans le pays. Une des manifestions les plus graves de l’antisémitisme fut l’attentat perpétré le 9 octobre 1982, par des terroristes arabes à la sortie du Grand Temple de Rome qui tua un enfant et blessa quarante personnes. À partir du concile Vatican II, lancé par Jean XXIII, puis par Paul VI, l’Église s’est engagée dans le dialogue judéo-chrétien, et ce de plus en plus au fil du temps. Cette dynamique aboutit, le 13 avril 1986, à la visite historique de Jean- Paul II au Grand Temple de Rome, où il a rendu hommage, au nom des catholiques, « à leurs frères aînés ».

Le 80, situé à Saint-Mandé, offre à ses clients de la nourriture raffinée qui vient d’Italie, et qui respecte la tradition juive. Vous n’y trouverez que des plats casher préparés avec savoir-faire et amour.