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Les ghettos juifs de venise

Les Juifs ont été longtemps interdits d’habitation à Venise et étaient seulement accueillis en tant que marchands dans la ville.

Le premier ghetto de l’Histoire

Au XIVème siècle, une première charte définit les droits et devoirs des Juifs et les autorise à s’installer moyennant finance, mais ne sera pas renouvelée quelques années plus tard.

Un siècle plus tard, en 1527, le Sénat de la cité des Doges publie un décret, ordonnant aux 700 juifs qui vivent sur la Lagune d’être déplacés dans un quartier fermé de l’ile de Cannaregio.

Le site d’une ancienne fonderie à canons leur est donc attribué de 1516 jusqu’à l’occupation de la ville par Bonaparte en 1797. Le terme de « geto » désigne la fonderie, nom qui servira ensuite à désigner tout quartier réservé aux juifs. Le ghetto est fermé chaque soir par deux grandes portes en bois et les Juifs ont interdiction d’en sortir la nuit.

Dans ce quartier se rassemblèrent tous les Juifs de la diaspora : Sépharades réfugiés d’Espagne et du Portugal, Ashkénazes venus d’Allemagne et d’Europe centrale, Levantins réfugiés de Constantinople…

Le ghetto nuove étant devenu trop petit, la ville leur attribue par la suite le ghetto vecchio et pour finir le ghetto nuovissimo. La population croissante et l’interdiction de s’établir en dehors des ghettos ont entraîné la construction d’immeubles, les plus hauts de Venise, pouvant atteindre 8 étages.

Une ségrégation sévère

Les juifs doivent porter un habit distinctif, une rouelle jaune transformée quelques années plus tard par un béret de la même couleur. Seuls les médecins, très appréciés par les notables chrétiens, peuvent sortir du ghetto la nuit, sans porter cette marque distinctive.

Les juifs n’ont pas l’autorisation de posséder des terres et des biens immobiliers et sont donc contraints de garder tous leurs avoirs en argent liquide, ce qui permet de les taxer plus facilement, comme la taxe sur les loyers qu’ils doivent aux propriétaires chrétiens. La communauté doit également s’acquitter chaque année de la somme de 14.000 ducats.

Dans son livre Storia del ghetto di Venezia, Riccardo Calimani raconte même qu’« Un décret interdit par exemple toute relation sexuelle entre hommes juifs et femmes chrétiennes. Parmi les peines prévues : une forte amende et six ou douze mois de prison selon qu’il s’agit d’une femme du peuple ou d’une aristocrate. »

A la chute de la république, suite à l’invasion par Napoléon, la ségrégation prend fin mais les Juifs n’obtiennent l’égalité des droits qu’au XIXème siècle.